Homélie pour
la Messe Rouge-Société juridique Saint-Thomas-More
Basilique-cathédrale
Notre-Dame, Ottawa, ON – le 13 octobre 2016
[Textes: Éphésiens 1, 1-10; Psaume
97 (98); Luc 1, 47-54]
Dear
brothers and sisters in Christ, I greet all who have come to Notre Dame
Cathedral on this occasion, particularly you in the legal and political professions
who have come today to celebrate this year’s Red Mass.
Chers frères et sœurs dans le Christ, Aujourd’hui,
j’aimerais souhaiter la bienvenue à toutes ces personnes, à tous ces
professionnels du droit et du monde de la politique qui sont venus célébrer la
Messe Rouge avec moi et avec leurs collègues, et accueillir les grâces que leur
offre notre Seigneur Jésus Christ.
Les passages des Écritures que nous venons d’entendre
sont ceux du jeudi de la 28e semaine du temps ordinaire. Dans
l’évangile d’aujourd’hui, notre Seigneur adresse des mots on ne peut plus
sévères aux docteurs de la Loi assis à la table avec lui pour n’avoir pas mis
la loi au service du peuple, au lieu de leur propre bénéfice. Je ne sais pas si
cela peut vous apporter quelque consolation, mais parmi ces « docteurs de
la loi » il y avait un bon nombre de leaders religieux. En effet, qui que
nous soyons, nous sommes tous et toutes appelés à nous convertir, à changer
notre cœur, notre volonté, notre esprit lorsque nous nous sentons sur le point
de succomber à la tentation de nous servir nous-mêmes, de servir notre propre
intérêt, au lieu de servir le bien des autres, au lieu de servir le bien
commun.
Dans la première Lecture, saint Paul nous parle des dons
que nous ont valus la passion, la mort et la résurrection du Christ : le
pardon de nos fautes et la richesse de sa grâce, afin que nous devenions ce que
Dieu voulait que nous soyons depuis avant même la fondation du monde : « des
saints, immaculés devant lui, dans l’amour ».
St. Thomas More is the patron saint of attorneys,
statesmen and politicians, of which we have a few in our city. This saintly
husband, father, lawyer, statesman and man of deep faith men served the church
and his sisters and brothers in public office balancing fear of the Lord and
service to the state.
In the media we often hear calls for a separation of
“church and state,” when important matters touching on ethics and faith are
raised in public debate. Many however misunderstand the true meaning of that
phrase. In fact, the phrase refers to the separation of the powers of
governance so that, for example, the archbishop of Ottawa is not also the mayor
of our fine city. On a personal note, I can say I vigorously endorse this
separation!
For many, however, “separation of church and state”
erroneously means something different. It means disregarding or setting aside
our faith and its convictions to prevent those truths from influencing our
actions in the public sphere. Underlying this misunderstanding is the curious
notion that the public sphere is in some way a ‘neutral space,’ separate from
values, faith or personal conviction.
Our faith and values inform our decision-making
process and guide us in pursuing the common good for our fellow citizens. In
the West, Judaeo-Christian values recognizably form the foundation of much of
our legal code: thou shalt not steal, thou shall not bear false witness against
thy neighbour and thou shall not kill. These are not idle considerations or
holdovers from a pre-enlightenment period in human history. They continue to be
the core of what makes a just society. Returning to these core values when we
find ourselves confronting new issues is vitally important for all who are
engaged in public discourse, law or policy.
To give a current example, we can turn to the
straightforward commandment: “Thou shall not kill.” Is this not at the centre
of the current debate over euthanasia and assisted suicide? How can we
recognize that the death penalty is inhumane on one hand, and then force
medical practitioners to euthanize innocent people whose seeming ‘crime’
warranting the ultimate penalty is that they are sick and suffering? They need
compassion and accessible palliative care, not coerced doctors or nurses,
forced to act against their faith and conscience.
Precisely because we believe much of our legal system
has its origin in God’s will for the good of humanity and which is also
congruent with the precepts of natural law, discernible by reason, that we have
a solid foundation upon which to build a just society.
Saint Thomas More a bien servi le roi Henry VIII
jusqu’à ce que le roi lui demande de faire des choses contraires à sa foi, des
actions auxquelles il ne pouvait donner suite, parce que contraires aux valeurs
qu’il tenait en toute conscience. Thomas More tenta d’abord de se retirer
tranquillement de la vie publique lorsqu’il s’aperçut qu’il ne pouvait plus
continuer de servir le roi tout en étant fidèle à sa propre conscience. Mais il
fut forcé de prendre position – ou bien demeurer fidèle à sa foi, à ses valeurs,
ou bien les mettre de côté pour « autres considérations » : pour
obtenir des faveurs, de l’avancement, puis, plus tard, pour récupérer sa
liberté et sauver sa vie.
Plusieurs
d’entre vous reconnaîtrez certainement les dernières paroles que prononça
Thomas More « J’ai été un bon
serviteur du roi et de Dieu d’abord. » Il prononça ces paroles juste
avant sa mise à mort pour avoir refusé de porter serment et de reconnaître l’Oath of Supremacy du roi Henry
VIII. Lorsqu’il s’agit des affaires publiques, les chrétiens ne peuvent mettre
de côté leur foi et aller tranquillement leur chemin en faisant « tabula
rasa » de toutes leurs valeurs personnelles.
Thomas More est mort par fidélité à sa foi et à ses
principes. Ce ne fut pas un geste grandiose qui allait lui rapporter quoique ce
soit en ce monde. Il connaissait quelles seraient les conséquences probables de
son refus et il est resté fidèle à lui-même jusqu’à y laisser sa vie. L’année
suivante, Anne Boleyn subit le même sort
pour des raisons semblables, pour n’avoir pu combler tous les désirs du chef
d’État.
De nos jours, il est important, peut-être plus que
jamais, de se rendre compte qu’il est possible de demeurer fidèle à sa foi et
d’être un participant actif et efficace dans les affaires publiques, un
participant dont les valeurs imprègnent à la foi le discours et les politiques.
La rencontre de la raison, de la foi et des valeurs est essentielle à la bonne
réflexion et la bonne prise de décisions. C’est la seule façon de faire advenir
une société juste et durable. Prétendre que nous pouvons mettre notre foi et
nos valeurs de côté afin de paraître au-dessus de tout ça, afin de faire comme
si ces considérations ne nous intéressaient pas, comme si nous n’avions pas de
valeurs profondes, n’est ni honnête ni fructueux.
Today perhaps more than ever, it is important to
recognize that it is indeed possible to be a person of faith and also a
legitimate actor in the public sphere whose values temper and inform our public
discourse and policy. The congruence between reason, faith and values and
public discussion and decision-making is the only way a just society can
flourish. Pretending that we can set aside our faith and values so as to act as
a disinterested, value- neutral person is neither honest nor fruitful.
I
found this prayer on-line on the website of the Thomas More Society in the USA
and I would like to end the homily by sharing it with you on behalf of all who
practice law, trying in their efforts to craft and maintain a just society for
all.
A
Lawyer’s Prayer for St. Thomas More’s Intercession before God
I
pray, for the glory of God and in the pursuit of His justice, that I, with You,
St. Thomas More, may be trustworthy with confidences, keen in study, accurate
in analysis, correct in conclusion, able in argument, loyal to clients, honest
with all, courteous to adversaries, ever attentive to conscience. Sit with me
at my desk and listen with me to my clients’ tales. Read with me in my library
and stand always beside me so that today I shall not, to win a point, lose my
soul. Pray for me, and with me, that my family may find in me what your family
found in you: friendship and courage, cheerfulness and charity, diligence in
duties, counsel in adversity, patience in pain—their good servant, but God’s
first. Amen. [© Center for Thomas More Studies; Ecclesiastical
approval granted, 2003, + B. Galveston, TX.]
Like St. Thomas More, we may pay a price for personal
being true to our faith and values but it is the only foundation upon which to
build a truly just society. May St. Thomas More inspire you by his example and
aid you with his prayers.
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