Ascension
du Seigneur (Année « B »)—Église
Saint-Joseph, Orléans
LE SEIGNEUR TRAVAILLAIT AVEC EUX
[Textes: Actes 1, 1-11; [Psaume 46 (47)]; Éphésiens 4,
1-13; Marc 16, 15-20]
Le
Seigneur Jésus après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel et s’assit à la
droite de Dieu. C’est en ces termes que Marc décrit l’ascension de
Jésus et que se conclut son évangile. C’est comme si nous mettions la boucle
sur le passage de la vie de Jésus en notre monde. Jésus est venu dans ce monde
nous traduire en mots humains l’amour et la promesse du Père.
Sa mission étant accomplie, il retourne auprès du Père
et partage avec lui la plénitude de la vie, dont il fait partie intégrante. Tout
semble fini pour les Apôtres. Jésus, le Seigneur est enlevé au ciel. Tout a été
dit.
L’évangile de ce jour débute par un envoi en mission. Le
Seigneur a donné ses instructions à ceux qu’il avait choisis. Il les exhorte à
se mettre au travail et à propager la Bonne Nouvelle à leur tour. Les Apôtres
ne comprennent pas. Ils sont lents à saisir la portée du message.
Mais ils font confiance au Seigneur. Ils se
réconfortent les uns les autres. Ils se souviennent des enseignements de Jésus.
Graduellement ils prennent conscience de ce que le Seigneur attend d’eux. C’est
la fin de la présence corporelle de Jésus, mais c’est le début de la mission
pour les disciples. Le Seigneur ne leur a-t-il pas promis son Esprit ?
La dernière phrase de l’évangile insiste sur la
présence active et pleinement efficace du Seigneur pour que cette mission soit
un succès : Le Seigneur travaillait
avec eux et confirmait la Parole par les signes qui l’accompagnaient. Et
depuis l’ascension, le Seigneur travaille toujours avec nous. Il parle et agit
par notre intermédiaire.
Saint Paul nous donne de bons conseils pour que nous
soyons des témoins crédibles de l’Évangile : l’humilité, la douceur et la
patience. Vivre dans l’amour et garder l’unité. Il y a aussi, bien sûr, les
dons accordés à chacune et chacun de nous pour que se construise le Corps du
Christ que nous formons. Ensemble, nous grandissons dans l’amour pour nous
élever jusqu’au Seigneur et atteindre « l’état de l’Homme parfait »,
nous dit saint Paul.
Oui, cette mission nous est également confiée. Nous
sommes appelés à porter une bonne nouvelle aux femmes et aux hommes de notre
temps. Comme les disciples nous sommes des êtres fragiles, imparfaits, lents
pour apprendre. Nous manquons de confiance en nous et surtout en Dieu. La promesse que Jésus a faite aux disciples
compte également pour nous.
Dans quelques instants, Michael, je vais t’imposer les
mains. Tu vas être ordonné diacre. Le diaconat constitue le premier degré du
sacrement de l’ordre qui marque, pour toujours, celui qui le reçoit. Ce n’est
pas une institution. On ne fait pas le diacre. On est diacre. Le diacre est
configuré au Christ serviteur. Il est la présence sacramentelle du Christ
serviteur au milieu de nous.
Pour comprendre le diaconat, il ne faut pas partir de
ce que fait le diacre. Il peut faire des choses, très diverses selon les
charismes personnels, les besoins de la mission, les étapes de la vie. Il faut
partir de ce qu’il est : présence sacramentelle du Christ serviteur. Autrement
dit, ce n’est pas quelqu’un qui serait plus serviable que les autres ou plus
généreux, ou plus disponible.
Quand on se situe uniquement dans le faire, on se
place dans des questions d’organisation du religieux. L’Église n’est pas une
organisation du système du religieux. Elle est Mystère d’Amour, voulue par Dieu
pour le Salut du monde. Sa raison d’être est de permettre à l’être humain de
goûter l’amour de Dieu révélé dans le Christ.
Et donc, quand tu seras diacre, c’est-à-dire
serviteur de Jésus Christ qui s’est montré serviteur au milieu de ses
disciples, accompli de tout cœur et dans la charité la volonté de Dieu, servant
avec joie en même temps le Seigneur et les personnes. Et puisque personne ne
peut servir deux maitres, considère l’amour de l’argent et l’impureté comme un
asservissement aux idoles.
Au moment où tu accèdes librement à l’ordre du
diaconat, il faut, comme les disciples choisis par les Apôtres pour le ministère
de la charité, que tu cherches à être toujours un homme estimé de tous, rempli
d’Esprit Saint et de sagesse.
Tu choisis librement de vivre le célibat ecclésiastique : il est à
la fois signe et aiguillon de la charité pastorale et source de fécondité dans
le monde. En effet, poussé par une charité sincère envers le Christ Seigneur,
et vivant dans cet état avec un parfait dévouement, tu seras plus facilement
attaché au Christ d’un cœur sans partage, tu te donneras plus librement au
service de Dieu et des personnes, et tu seras plus disponible pour travailler à
l’avènement du Royaume.
Enraciné et fondé dans la foi, montre-toi pur et
sans reproche devant Dieu et toute personne, comme il convient à un serviteur
du Christ et à un intendant des mystères de Dieu; ne te laisse pas détourner de
l’espérance de l’Évangile dont tu seras non seulement l’auditeur mais aussi le
ministre.
Gardant le mystère de la foi dans une conscience
pure, témoigne par tes actes de la parole de Dieu que ta bouche annoncera, de
telle sorte que le peuple chrétien, vivifié par l’Esprit, devienne une offrande
pure agréable à Dieu, et que toi-même, quand tu te présenteras devant le
Seigneur au dernier jour, tu puisses l’entendre te dire : « Très
bien, serviteur bon et fidèle, entre dans la joie de ton Maître. »
En ce jour de ton ordination diaconale, je t’invite,
Michael – toi qui a su mettre temps et talents au service de l’Église et de la
communauté depuis déjà longtemps, et qui arrive à ce grand moment dans ta vie
après un long et sinueux cheminement à nous aider à donner place au plus pauvre
et au plus fragile au cœur de nos communautés, à nous aider à entendre et à faire
entendre la parole des plus pauvres.
Enfin, je t’inviter à la joie, à la confiance et à
la simplicité du cœur.
Chers frères et sœurs, que l’ordination de notre
frère Michael aujourd’hui soit aussi pour nous une invitation à répondre à
l’appel de Dieu et à nous interroger sur ce qui est le moteur de nos propres
vies.
Jésus compte sur nous pour porter la Bonne Nouvelle
de son amour, de sa vie, d’un monde meilleur. Comme pour les apôtres, il nous
assure de sa présence. Si nous sommes moins habiles avec les mots, nous pouvons
traduire son message par nos actions, par des gestes, par des signes, par des
attitudes : l’humilité, la douceur, la patience, l’espérance, le soutien
mutuel, l’amour du prochain. Voilà des attitudes qui conviennent à ceux et
celles qui ont été baptisés. Ainsi Jésus est toujours là !
En cette fête de l’Ascension, notre regard est fixé
sur celui qui est assis à la droite du Père pour que nous puissions découvrir
sa présence au cœur du monde.
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