UN MARIAGE
BÉNI PAR LA PRÉSENCE DE JÉSUS
(Textes :
Isaïe 62, 1-5; Psaume 96; 1 Corinthiens 12, 4-11; Jean 2, 1-12)
Je me réjouis d’être avec vous pour cette célébration
eucharistique alors que nous procédons à l’inauguration du ministère de Rémi
Lepage, omi, comme curé de votre paroisse.
Cet événement est encore plus signifiant alors que nous soulignons cette année le 200e anniversaire de fondation des Oblats de Marie Immaculée.
Nous célébrons tout ceci avec Marie. Marie, leur patronne, notre Mère, joue un rôle important dans ce premier signe manifesté par Jésus aux noces de Cana. Marie, que Jean appelle la «mère de Jésus», celle qui fait confiance, qui manifeste sa foi en disant tout simplement «Faites tout ce qu’il vous dira»; celle qui démontre son souci pour les nouveaux époux et qui se réjouit alors que la noce peut se poursuivre.
Avec Marie, Mère de Jésus et notre Mère, soyons dans
la joie aujourd’hui.
*****
Nous venons de procéder à l’installation du Père Rémi Lepage comme votre nouveau pasteur. Il accepte ainsi de vivre son engagement sacerdotal avec vous pour les prochaines années.
À votre tour, vous êtes invités à l’appuyer dans le leadership
de votre communauté de foi. J’espère, qu’au fil des semaines et des mois à
venir, vous continuerez de lui dire un
«oui» empreint d’enthousiasme et de joie et lui manifesterez votre appui par
une participation active à la vie de la paroisse. St Paul souligne dans la
deuxième lecture de ce dimanche la diversité des dons donnés par le Saint
Esprit à la communauté des fidèles.
Récemment, le pape François demandait aux évêques et aux prêtres de ne pas être de simples «pilotes» mais d’être des «intendants et non des propriétaires, humbles serviteurs à la manière de Notre-Dame, et non des princes.» Les propos du pape sont une invitation adressée à chaque prêtre à vivre l’expérience de la joie d’être berger «en essayant d’allumer le feu au cœur du monde.» (Evangelii gaudium, no 271)
Dans le cadre de son ministère auprès de vous, votre
pasteur sera appelé à exercer son sacerdoce par la présidence des sacrements.
Il le fera à divers endroits dans cette église (les fonts baptismaux, le
confessionnal, l’ambon, l’autel). Priez
pour lui afin qu’il puisse le faire généreusement et bien. Parmi les
célébrations qu’il lui reviendra de présider, il y a le mariage d’un homme et
d’une femme, ici, devant l’autel, en présence de la communauté des croyantes et
des croyants.
L’Église catholique enseigne que : «L’alliance
matrimoniale, par laquelle un homme et une femme constituent entre eux une
communauté de toute la vie, ordonnée par son caractère naturel au bien des
conjoints ainsi qu’à la génération et à l’éducation des enfants, a été élevée
entre baptisés par le Christ Seigneur à la dignité de sacrement.» (Code de droit canonique, 1055)
Les conjoints qui entrent librement dans l’union
matrimoniale prennent un engagement indissoluble de fidélité l’un à l’autre
jusqu’à la mort. Sauf s’ils en sont dispensés pour une raison valable, les
catholiques se marient devant deux témoins à l’église durant une célébration
présidée par un prêtre ou un diacre.
Les liturgies des Églises latine et orientales
abondent de prières invoquant la grâce et la bénédiction de Dieu sur les
couples qui s’engagent dans un projet pour toute la vie et, dans une invocation
solennelle (épiclèse) «les époux reçoivent l’Esprit Saint comme communion
d’amour du Christ et de l’Église.» (Catéchisme
de l’Église catholique, 1624)
Dans l’évangile d’aujourd’hui, Saint-Jean ne donne, à
ses auditeurs ou lecteurs, que quelques détails au sujet du miracle de l’eau
changée en vin. Un problème tout simple mène à une intervention de la part de
Jésus : le stock de vin est quasi épuisé. Marie transmet cette information
à Jésus. Même si elle ne lui demande rien directement, Marie a supposé que son
fils verrait bien à régler cette situation.
J’attire votre attention sur un mot en particulier dans
le texte de Jean : le mot «heure». Alors que le mot «heure» fait
généralement référence au temps, dans l’évangile de Jean, il pointe vers le
moment de la «glorification» de Jésus;
heure faite de passion, mort, résurrection et ascension. (7,30 ; 8,20 ; 12, 23
; 13, 1 ; 17, 1)
Cette «heure» de Jésus ne viendra pas entièrement
jusqu’à ce que Jésus soit élevé sur la croix dans une scène qui devrait vous
parler à vous, paroissiennes et paroissiens de Sacré-Cœur. Je fais référence,
ici, à la perforation du côté de Jésus par la lance du soldat.
Ce qui est bouleversant, et ce qui a manifestement bouleversé l’évangéliste, c’est que la même blessure, la même ouverture du côté, atteste à la fois du fait que nous sommes pécheurs - sans quoi pourquoi le cœur humain de Dieu devrait-il être transpercé si tout allait bien entre l’homme et Dieu – et à la fois du fait que cette blessure est le lieu d’où provient la source de notre régénération.
Le même regard porté sur le côté transpercé de Jésus -
« Ils contempleront Celui qu’ils ont
transpercé» - me révèle que je suis pécheur et qu’une vie nouvelle, le
pardon, la miséricorde, la réconciliation, me sont ouvertes. C’est très
éclairant. Quand on parle de cela, ça touche le cœur des gens et c’est source
de grande joie.
Le pères Andrzej Jastrzebski et Rémi Lepage
|
Cette «heure» que Jésus mentionne à sa Mère, heure qui n’est pas encore arrivée et qui doit venir, nécessite la foi. C’est cette attitude de foi qui anime la mère de Jésus alors qu’elle invite les serviteurs à écouter son fils. Sa foi anticipe les fruits de la glorification de Jésus. («Tel fut le commencement des signes que Jésus accomplit. Il manifesta sa gloire ».)
L’abondance de bon vin a apporté joie et honneur à un
couple au bord des larmes et de la honte.
Encore plus, ce premier des signes de
Jésus a suscité la foi parmi ses premiers disciples (« et ses disciples crurent
en lui »). Que la parole de Dieu de ce
jour soit une invitation à une foi dynamisée et une joie énergique et évidente
!
Photos de la cérémonie:
Kathya Molino
La communauté oblate à Sacré-Cœur: les pères Andrzej, Rémi et le frère Réjean |
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