Visite pastorale à la paroisse “Très-sainte-Trinité”— Rockland, ON
28e dimanche du temps ordinaire—Année “C”—12-13 octobre 2013
VOIR CE QUE DIEU ACCOMPLIT ET RENDRE GRÂCE
[Textes: 2 Rois 5, 14-17; [Psaume 98]; 2 Timothée 2, 8-13; Luc 17, 11-19]
La semaine dernière, j’ai eu le bonheur de rendre visite aux élèves des écoles Sainte-Trinité et L’Escale. J’ai réalisé combien ces élèves étaient chanceux de pouvoir étudier dans des écoles catholiques de langue française.
Notre tâche à nous tous est de les aider à accueillir la foi qui leur est proposée – voilà le défi de la ‘nouvelle évangélisation’ : chacun de nous a à faire sa propre conversion, son propre cheminement comme nous le rappelle le pape François.
Le Saint-Père nous met au défi de voir notre foi autrement que comme le glaçage sur un gâteau ou une espèce de parfum. La foi doit faire partie de notre identité, de qui nous sommes en tant qu’être humain, en tant que personnes qui ont la foi.
Au cours de cette visite, j’ai également eu l’occasion de discuter avec quelques représentants de votre paroisse. Nous avons échangé sur les forces et les défis qui se présentent, sur les préoccupations qui vous habitent, et les nombreux bienfaits que nous partageons ensemble.
J’ai voulu me mettre à l’écoute de leurs observations et bien saisir la richesse de leur pensée. Ils ont parlé avec leur cœur et avec beaucoup de gratitude de leur pasteur qui les a accompagnés et guidés sur le chemin de la foi ces neuf dernières années. Ils ont parlé de leur espoir de voir la paroisse continuer de fleurir dans l’avenir, tout particulièrement durant les mois qui viennent alors que vous vous préparez à célébrer votre 125e anniversaire.
Plusieurs personnes ont dit trouver force et courage, soutien et joie dans cette communauté chrétienne. Vous avez de quoi être reconnaissants en effet! Continuez de vous soutenir les uns les autres dans un amour fraternel alors que vous cheminez ensemble dans la foi, l’espérance et charité.
En cette fin de semaine de l’Action de grâce, la Parole de Dieu mets sous nos yeux une personne reconnaissante.
Ça nous interpelle… sommes-nous des personnes reconnaissantes, capables de dire merci ?
La quatrième préface commune nous invite à rendre grâce à Dieu pour le salut qu’il nous offre: « Tu n’as pas besoin de notre louange, et pourtant c’est toi qui nous inspires de te rendre grâce : nos chants n’ajoutent rien à ce que tu es, mais ils nous rapprochent de toi ».
Le passage de l’Évangile que nous venons d’entendre peut nous amener à nous demander pourquoi certaines personnes semblent incapables de dire merci. Est-ce parce qu’elles ne pensent qu’à elles-mêmes ou parce qu’elles croient qu’elles méritent toujours davantage que ce qu’elles ont reçu?
Ce n’est pas à nous d’en juger. Nous n’avons aucune idée pourquoi des personnes qui ont pourtant reçu une multitude de bienfaits demeurent incapables de s’arrêter et dire merci pour tout ce qu’elles ont reçu. Il s’agit-là d’un des mystères du cœur humain.
Lorsque Jésus pris la parole dans une synagogue à Nazareth pour nous présenter le sens de sa mission (Luc 4, 16-30), il cita la guérison de Naaman le Syrien (2 Rois 5, 8-19) pour expliquer qu’il s’agissait-là d’un précédent dans l’histoire du salut et que, comme ce fut le cas pour le prophète Élisée, Dieu l’a envoyé apporter le salut aux personnes rejetées.
Si Jésus porte une attention particulière aux personnes rejetées, aux exclus, c’est peut-être parce qu’ils sont plus ouverts que les autres à accueillir et à reconnaître l’œuvre de Dieu dans leur vie. Après avoir été guéri, Naaman reconnu que l’action de Dieu l’avait sauvé de sa misère et il s’exclama ‘‘Je le sais désormais : il n’y a pas d’autre Dieu, sur toute la terre, que celui d’Israël’’.
Les dix lépreux rencontrèrent Jésus à la limite, à l’entrée, du village où il se rendait. Ils se tinrent à distance comme il avait été dans les Écritures [Nombres 5, 2-3 et dans le Lévitique 13, 45-46].
D’une seule voix, ils crièrent à Jésus – espérant peut-être qu’il leur ferait l’aumône – ‘’Jésus, maître, prends pitié de nous’’.
Luc rapporte que Jésus commanda aux lépreux d’aller se montrer aux prêtres – à ceux-là mêmes qui avaient l’autorité pour déclarer qu’ils ne présentaient plus un risque pour la santé des autres et qu’ils pouvaient être réintégrés dans la société.
Grâce à Jésus, la parole de Dieu guérit les dix lépreux mais cette guérison ne s’est pas produite instantanément. Elle se réalisa alors qu’ils étaient en chemin pour aller se montrer aux prêtres. Luc nous raconte qu’à un moment donné un des lépreux s’aperçu qu’il avait été guéri et il ‘ revint sur ses pas, en glorifiant Dieu à pleine voix’.
Ce que ce lépreux a réalisé ce n’est pas seulement qu’il était guéri, mais surtout qu’il avait été guéri par Dieu agissant en Jésus.
Tout ce que ce lépreux ressentait dans son cœur se manifesta dans ce geste : ‘Il se jeta la face contre terre aux pieds de Jésus en lui rendant grâce’. Sa gratitude était sans limites!
Jésus demanda alors : ‘‘Et les neufs autres, où sont-ils?’’ Seul cet étranger, ce Samaritain est revenu lui dire merci. Il fut le seul à reconnaître l’action de Dieu. Jésus reconnu en son geste un acte de foi : ‘Va : ta foi t’a sauvé’.
Il y a quelques années, un sondage fait auprès de riches américains révéla que la moitié des personnes reconnues par leurs paires comme ayant particulièrement bien réussi, n’étaient pas heureuses.
Cela nous enseigne peut-être que pour connaître le bonheur il est nécessaire de ‘voir’– un peu comme ce lépreux venu de la Samarie – que c’est la main de Dieu qui distribue ses bienfaits dans nos vies (même si nous avons parfois le sentiment d’avoir ‘réussi’ à force de travailler fort) et de développer en nous le goût de répondre à Dieu avec gratitude. N’est-ce pas là ce que nous enseigne Jésus en qui nous mettons notre foi?
En ces jours où nous fêtons l’Action de grâce, demandons-nous si nous sommes suffisamment reconnaissants pour tous ces dons que nous avons reçu de ce Dieu d’amour que nous connaissons en la personne de Jésus-Christ : santé, bien-être, famille, travail, collègues, amis, notre paroisse et notre pays.
Et que dire de tous ces bienfaits que nous avons reçus de Dieu : nous avons été créés à l’image et à la ressemblance de Dieu; le Christ est venu nous sauver; et que dire de toutes ces grâces auxquelles nous avons accès chaque jour de par notre vie en Église.
Saint Paul se montra reconnaissant envers le Seigneur pour tous ses bienfaits, alors même qu’il fut emprisonné pour avoir proclamé l’Évangile. Paul reconnu qu’il pourrait lui arriver d’être infidèle mais savait que ce ne sera jamais le cas pour le Christ Jésus (Si nous sommes infidèles, lui, il restera fidèle, car il ne peut se renier lui-même)
C’est cette confiance en Jésus qui nous permet d’aller de l’avant sans crainte pour l’avenir. Aller de l’avant dans la joie, le cœur remplis de gratitude!
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